Démocratie et Sécurité Citoyenne


Contenu

Cette section est divisée en quatre sous-sections:

Introduction

La Base de Données des Amériques, le Programme Colombia, et le Département "Government" de l'Université Georgetown ont décidé d'ajouter une nouvelle section à la Base de la PDBA sur le thème Démocratie et Sécurité Citoyenne dans les pays américains.

Traditionnellement, les questions de sécurité s'inscrivent dans le cadre plus général de "sécurité nationale" et "sécurité publique". Dans ce contexte, "la sécurité nationale" traite de la protection de l'Etat et de ses institutions, en particulier face aux menaces exercées par Etats tiers. "La sécurité publique", quant à elle, s'occupe de la protection des personnes et des biens face aux menaces comme les agressions physiques, la violence criminelle et le terrorisme. Les degrés de centralisation et décentralisation des politiques publiques et des structures en la matière dépendront, entre autres, de l'organisation politico-administrative de chaque Etat, - centralisme vs fédéralisme -. Toutefois, dans certains pays comme les Etats-Unis, les événements du 11 septembre se sont traduits par un renforcement de la centralisation des questions de sécurité.

La fin de la Guerre froide a apporté un changement dans l'approche traditionnelle des questions de sécurité. Les paradigmes traditionnels relatifs à la sécurité n'ont pas toujours été bien adaptés aux nouvelles réalités. Aujourd'hui, "sécurité" demande un engagement fort pour renforcer la démocratie et le développement, la protection des droits de l'homme et de l'état de droit. Cet engagement nécessite aussi la participation soutenue des Etats, des organismes internationaux, des organisations non gouvernementales et de la société civile travaillant dans ce domaine, ainsi que les médias, les groupes de surveillance, les centres académiques, les commissions ah-hoc, les groupes d'intérêts locaux, les organisations des droits de l'homme et les instituts de défense et de recherche.

La Conférence Spéciale de l'OEA, qui s'est tenue à Mexico en octobre 2003, a adopté la "Déclaration sur la sécurité continentale" et a repris cette nouvelle conception de la sécurité continentale, en prenant en compte la globalisation et les changements radicaux survenus en Amérique dans les deux dernières décennies. La Déclaration reconnaît que l'approche traditionnelle fondée sur une conception politico-militaire de la sécurité trouve ses limites face aux menaces non-traditionnelles comme les insurrections entre Etats, le terrorisme, l'immigration illégale, les maladies, les désastres naturels, les violations des droits de l'homme, l'indigence et l'inégalité, le trafic illicite de drogue, des personnes et de certains biens. La plupart de ces nouvelles menaces qui affectent la sécurité des États du Continent américain sont de nature transnationale et exigent une coopération continentale. Les réponses à ces menaces doivent venir des organismes publics comme de la société civile. Cette approche suppose un renforcement de la coopération entre institutions du pouvoir central (législatif, judiciaire et exécutif), collectivités locales et société civile. La réforme du secteur sécurité ne constitue pas un défi nouveau.. Par contre, la nouveauté de cette approche réside dans la mise en place d'un développement rationnel plaçant l'ensemble de ces réformes à la croisée des chemins entre gouvernance, état de droit, réformes économiques, résolution des conflits, processus de reconstruction, prévention des conflits, et réformes des forces armées et policières.

Accompagnant l'apparition d'une conception multidimensionnelle de la sécurité, un processus de transition vers des régimes démocratiques supposant l'organisation d'élections libres et transparentes des dirigeants civils a caractérisé la fin des années '70. Ce processus de démocratisation politique a été accompagné par l'Organisation des Etats Américains par l'adoption d'une série d'instruments comme l’Engagement de Santiago envers la démocratie et la rénovation du Système interaméricain de 1991, le Protocole de Washington de 1993 et la Charte démocratique inter-américaine de 2001.

Dans ce contexte, sécurité citoyenne et prévention des conflits sont devenues la priorité des analyses et politiques de la plupart des pays du Continent américain. Alors que criminalité, conflits et violence restent la préocupation majeure de l'Amérique latine et des Caraïbes, les attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York et Washington ont servi à refocaliser l'attention sur le fait que le terrorisme international constitue une grave menace à la sécurité citoyenne.

Cette section apporte trois contributions au débat sur le renforcement de la gouvernance démocratique régionale:

  • Données sur le sécurité citoyenne dans plusieurs pays: cadre institutionnel, législation, structure intergouvernementale et fonction des institutions, autorités responsables au niveau national, régional et local, bilan des meilleures pratiques et conclusions recueillies à l'issue de l'application de programmes et stratégies innovantes.
  • Apport d'un outil analytique permettant l'identification des différentes formes de violence et de conflit et l'évaluation du rapport entre celles-ci et la gouvernance démocratique.
  • Mise en lumière de certaines données et tendances sur les questions de violence et conflits pour éviter qu'elles ne passent inaperçues parmi la multiplicité des sources d'information.